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Jardins et relations de proximité. Entretien de Roland Buti avec Claire Jaquier, autour de “Grand National” et du “Milieu de l’horizon”
« J’ai été séduit par cette idée d’une acclimatation de légumes de tous les pays dans un petit espace et par celle de l’harmonie intérieure d’une “république potagère” qui fonctionne parce que les règles sont peu nombreuses, mais claires. »
Humour, Grief, and Species Aloneness in Times of Mass Extinction. An Exchange Between Ida Olsen and Lydia Millet, Author of How the Dead Dream
“[T]o write fiction about dire, massive, looming manmade threats to life on earth isn’t as straightforward as writing about business-as-usual politics or doing satire.[…] There’s a thin, wobbly tightrope you have to walk. Suspended between the neutral, cold descriptiveness some writers preach as necessary to aesthetic rigor and the squishy, on-the-nose earnestness that makes activist fiction mediocre or flat-out bad. You have to find a way to situate your perspective in the habitable zone between austerity and mawkishness”.
La violence du corps : la nature à l’épreuve des sens. Entretien d’Audrée Wilhelmy avec Miruna Craciunescu
“Les personnages évoluent dans une société sans histoire, sans culture, sans loi, sans commerce, sans codes et sans institutions. Dans ce monde-là, les relations entre les personnages sont au plus près des rapports de force primitif, qui fait écho à celui des bêtes.”
Cultiver la convergence. Entretien d’André Bucher avec Davide Vago
“Il semble urgent d’autres récits et représentations du monde, d’autres interactions en redistribuant les rôles entre les êtres et leur milieu. C’est l’enjeu du vingt et unième siècle, la littérature doit selon moi y prendre part, tout en gardant à l’esprit que ces mêmes interactions peuvent conduire à l’affrontement.”
Pour une poétique écologique de la ville. Entretien de Ahmed Mahfoudh avec Thabette Ouali autour des “Jalousies de la rue Andalouse”
“Je dénonce la dégradation architecturale provoquée par le mauvais goût, au nom de l’intérêt matériel, et j’essaie de montrer le passé de ma ville, non d’un point de vue nostalgique et idyllique, mais le passé comme leçon au présent pour édifier la ville future. […] Le combat de la littérature tunisienne en faveur de l’environnement est une lutte pour la survie de la diversité culturelle.”
Écrire le vivant : l’imagination au défi de la science. Entretien de Christine Van Acker avec Riccardo Barontini autour de “La bête a bon dos”
Au lieu de scier la branche sur laquelle nous vivons tous, il serait plus sensé de descendre de l’arbre au sommet duquel une certaine idée de l’évolution nous a maintenus pour aller palper la circulation de nos racines, à tous, animaux et végétaux. Il y a longtemps que les scientifiques ont abattu cet arbre. Quand on regarde le buisson du vivant, nous nous trouvons au bout de l’une de ses petites branches ; les autres sont occupées par des organismes invisibles à l’œil nu.
La nouvelle comme lieu de rencontre. Entretien de Caroline Lamarche avec Sara Buekens autour de “Nous sommes à la lisière”
“Éplucher des dossiers environnementaux, marcher pour le climat, s’installer dans les arbres menacés par un projet d’autoroute, distribuer des flyers en expliquant notre action, interpeller les politiques, ce n’est pas du tout la même chose que l’engagement sur la page, fait, lui, de mots, de silences, de virgules et de points”.
Nuove geografie letterarie: Il camminare come atto di resistenza ecologica. Irene Cecchini dialoga con Wu Ming 2
“La conoscenza del territorio è la conoscenza delle sue forme di vita, dei suoi fili, dei suoi movimenti, che sola può permetterci di abitarlo rispettandoli, dialogando, adattando la nostra presenza a quel che già c’è, per non correre il rischio di fare il contrario: adattare l’altro a quel che noi siamo, impedendogli di essere altro”.
Le Prix du Roman d’Écologie 2019 décerné à Serge Joncour pour «Chien-loup»
Au cours d’une cérémonie à la Bibliothèque nationale de France le 4 avril, le Prix du Roman d'Écologie (PRÉ) a été remis à Serge Joncour pour son livre Chien-Loup (Flammarion). Joncour succède à Emmanuelle Pagano, récompensée l'année dernière pour Saufs riverains...
La Malchimie : De la littérature pour traiter la terre. Entretien de Gisèle Bienne avec Pierre Schoentjes
« Les « poisons » contenus dans les pesticides de Bayer, Syngenta et Monsanto ont donc, pendant plusieurs décennies, agi lentement, sournoisement, sur l’organisme des hommes. Plus rapidement sur celui des insectes et des petits mammifères qui vont disparaître de ces terrains d’action puis de l’environnement. La pollution touche la terre, l’eau, l’air, le vivant. C’est d’une tristesse infinie. »
THE WORD OF THE MOMENT
SCHIFF ERDE
Sooft wir von Ratten hörten, die, nach menschlichem Urteil, feige ein Schiff verlassen hatten, so prompt wurde uns wenig später der Untergang des verlassenen Schiffes bestätigt. Es stimmt, rief die Rättin. Dieser Satz hat unseren Ruf gefestigt. Doch als es zum Schluß um das Schiff Erde ging, bot sich kein Planet zum Umsteigen an. Deshalb suchten wir unterhalb der menschlichen Bunkersysteme, Hoch- und Tiefbauten unterwühlend, Zuflucht. Auch legten wir Vorräte an, was während der Humanzeit nur die bengalische Reisratte tat.
Günter Grass, Die Rättin, München, Deutscher Taschenbuch Verlag, 2015, S. 67-68.